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ENCORE DES DISQUES POUR VOS ENFANTS !

Marianne, 12 juillet 1933

Article mis en ligne le 17 octobre 2010

Marianne, 12 juillet 1933

L’été. La pluie sur la villa. Il faut distraire les enfants. Ils trouvent les journées plus longues en vacances que dans l’année scolaire, quand il pleut. Voici, chantés par la Manécanterie des petits Chanteurs à la Croix de bois (Gramophone) : « Ils étaient trois petits enfants », et « Dors, ma Colombe ». Voici, de Jacques Dalcroze, « Kiri kirican » et l « ’Histoire d’Arthur », par la troupe du Théâtre du Petit Monde (« Pathé »), disque qui mériterait le terme de parfait s’il était entièrement chanté par des enfants ; si aimable et bien conduite qu’elle soit, la voix de la cantatrice adulte, meneuse du jeu, tranche un peu trop sur la divine fraîcheur de ses petits partenaires. Légère restriction.

La même troupe (Pathé) interprète deux sketches de Pierre Humble, qui servent de cadres à « la Mère Michel » et à « Compère Guilleri ». Faites encore entendre à vos enfants le dernier enregistrement des Comedian Harmonists (Gramophone) : il est charmant.

Si vos enfants sont un peu plus âgés et ont les nerfs résistants, voici les« Scènes d’épouvante », dont Gramophone commence une série avec M. Paulais du Grand-Guignol, M. Stervel, etc... L’épouvante est modérée, et ces saynètes réservent à l’auditeur une surprise que je m’abstiendrai de déflorer en la divulgant. Au reste les nerfs de nos enfants sont endurcis par le cinéma...

Pour un auditoire du deuxième âge, comme on dit, voici le dernier Joséphine Baker (Columbia), « Madiana » (mélodie antillaise) et « les Mots d’amour ». Cette dernière chanson avait été. éditée par Columbia, il y a trois mois : le disque n’avait pas donné satisfaction : l’enregistrement était un peu fort, la maison a eu la bonne inspiration de le réimprimer.

Enfin, quel que soit l’âge de vos enfants, ne leur faites pas entendre le dernier Dranem, « Quand ma Zezette yoyotte », chez Pathé. Il n’est pas pour eux. non plus que pour aucune oreille chaste. Je ne sais ce que vous penserez des deux scènes de Monsieur de Pourceaugnac. enregistrées par des artistes de la Comédie-Française, dont je ne vous donnerai pas le nom, pour ne pas leur faire de peine : qu’est devenue la divine légèreté de Molière ? Nous avons là un camion de sept tonnes ! (Gramophone).

Florelle a chanté, pour Polydor, deux airs du film, « la Dame de chez Maxim’s ». Elle est plus jolie à regarder qu’à entendre. MM. Gilles et Julien, dans l’ « Heure du Frotteur » et dans la « Jolie Fille et le Petit Bossu » (Columbia) nous amuseraient davantage s’ils s’amusaient davantage. Mado Maurin fait entendre une jolie voix dans « Maison à Vendre » et « Dans les Prisons russes » (Odéon) disque qui est ce qu’on appelle du « bon ordinaire »

Jean-Richard BLOCH.


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